Le blog de recitsdesexegay
l est là bas, appuyé sur la fontaine à la sortie du parc. Il est dans le parc, je le vois bien, ses yeux y sont et lui est
ailleurs. Il est ailleurs mais ce qu'il désire est dans le parc. Il a pris un livre avec lui. C'est une contenance qu'il a choisi. Il le parcourt mais son regard est au dessus du livre. C'est une
contenance, c'est dans le parc qu'il voudrait être. Il n'est pas dans le parc, il est au bord, en lisière, son corps n'y est pas. Sent-il le regard qui est posé sur lui ? Sent-il le regard qui le
scrute ? Ce regard, il l'évite, il le fuit puis il y revient sans cesse, furtivement, pour le fuir à nouveau. Il a senti mon approche, senti peut être, vu peut-être. Subitement il est devenu plus
tendu, la tonicité de ses muscles subitement s'est accrue. Plus tendu, oui, il est prêt à fuir. Il me voit, il me regarde, et son visage montre sa frayeur, sa bouche est sèche sans salive et sa
glotte s'essaie à une déglutition inutile. Il pourrait sourire, il ne le fait pas, il ne le peut pas. Trop de tension sur son visage.
Trop près. Il ne me regarde plus, le regard est dans son livre. Il n'a pas regardé, là ou je suis appuyé, à la fontaine,
comme lui. Il n'a pas regardé mais il a perçu ma présence proche, chaleur, bruits imperceptibles, respiration. Son coeur cogne, il l'entend. Il croit que tout le monde n'entend que ça. Il pose sa
main sur sa poitrine comme pour étouffer ces cognements et tout ce bruit qui l'habite entièrement.
Toucher sa main, là, agrippée au rebord de la vasque à côté de la mienne posée toute proche, je n'ose pas. Je verrais son
regard s'affoler brusquement. Il partirait, sans doute. Lui parler de son livre. Oui, peut-être, une voix ne le ferait pas fuir. Il est venu là, près du parc. Il lui a fallu beaucoup de courage
pour être appuyé, là, sur la fontaine. Un compromis de tous les jours avec son désir et aujourd'hui le désir à été plus fort. Jamais encore il n'avait réussi à venir. Il y est.
Il répond qu'il vient seulement de le commencer, son livre. Maintenant il me regarde. Son regard noir dans mon regard
bleu. Sa main à côté de la mienne, les articulations blanches, en tension se relâchent, son corps se relâche, aussi. T shirt sans manches, je vois ses muscles se détendre. Un sourire. Le sourire
n'est pas pour moi, mais pour lui même, plutôt, fier, d'être venu, de n'avoir pas fui.
Il m'a suivi chez moi, en silence. Il n'est pas capable de parler. Je ne vois pas son corps qui marche à mon côté, mais,
l'aillant regardé, je perçois sans le voir son jeune corps brun de méditerranéen, trapu, musclé, je le sens à sa démarche à côté de la mienne. Dans l'escalier, devant moi ses cuisses musclées et
ses fesses tendent le coton léger du pantalon.
J'ai ouvert la porte du studio, je suis assis sur le lit. Il est resté debout dans la pièce, inquiet, peut-être, de
constater, que les sièges encombrés ne laissaient que la possibilité de s'assoir sur le lit, à mon côté. Il est assis, il ne me regarde pas, il regarde devant lui un carton à dessins qui traîne au
sol. Je ne bouge pas, ne dit rien. Il se tourne vers moi « embrasse moi, s'il te plait ». je comprends l'effort qu'il lui a fallu pour dire ce désir qu'il avait. Sûrement, c'est la
première fois. Lorsque mes lèvres touchent les siennes, il a un sursaut. Il se lève. « tu veux partir ? , tu n'es obligé à rien. » je dis. Son regard dit que non avant que la voix ne le
dise. Il vient vers moi se rassoit et c'est lui qui attire mes lèvres vers ses lèvres. Il a déjà embrassé, des filles sûrement. Il a les yeux fermés et son baiser profond, abandonné, est une
magnifique reddition à son désir, une victoire de celui-ci.
Nos corps ont basculé sur le lit. Je caresse ses épaules mais je sens immédiatement sa tension reprendre. Nous nous
rasseyons. J'enlève ma chemise et je prends sa main qu'il m'abandonne. Lui apprendre les caresses. Lui apprendre une peau qui n'est pas la sienne. Ses doigts sur mon ventre, sur ma poitrine, sur le
bout de mes tétons. Le bout des doigts car sa paume est encore fléchie. Son front s'appuie à mon front. Sa respiration accompagne la mienne, ses doigts se délient, ses paumes enfin se moulent à ma
peau. Son front glisse sur ma joue et sa tête se cale dans mon cou. Comprend-il que son souffle est une caresse ? Ses bras enfin m'enlacent et son corps abandonné se soutient au mien.
Je lui demande de se lever. Je me lève aussi, tout proche de lui. Je fais glisser son maillot sur sa tête et l'y maintiens
ainsi. Il a les bras levés, maillot sur les yeux. Il est offert à mes caresses. Il est dans l'attente. Il ne peut voir, la perte d'un sens exacerbe l'acuité des autres. Il attend de sentir mes
doigts toucher sa peau. Il ne sait pas encore que sa peau le désire à ce point, que ce pourrait presque être une douleur. Interminables secondes d'incertitude et de désir. Enfin, mes doigts ont
frôlé la courbe des muscles sous l'arrondi de l'épaule, il a gémit sourdement, comme en musique, une tension se résout dans une nouvelle tonalité. Ses mains s'étaient apprivoisées à ma peau, sa
peau, là, s'apprivoise à mes caresses, à mes doigts qui l'explorent, la découvrent. Découvrent ses épaules ou les muscles mêlés laissent de sublimes fossettes, ses pectoraux bombés aux tétons
dressés sur une aréole plus foncée que sa peau, son ventre brun, doux et souple ou monte une vapeur de poils noirs longs et soyeux qui s'échappent au dessus de la ceinture. Mes lèvres, ma langue au
profond de ses aisselles offertes. Il ne dit rien, mais, il est incapable ou ne veut-il pas réprimer les soupirs de bonheur, près de mon oreille. Sa tête calée à nouveau dans mon cou, il est comme
suspendu à moi, frissonnant lorsque mes mains effleurent son dos.
Je défais la ceinture, laisse choir le pantalon. Il me laisse faire, apprivoisé. Son sexe, contraint par le tissu du
caleçon est collé vers sa hanche gauche, mes lèvres, ma langue qui le parcourent mouillent le léger tissu, entraînent de petits râles, mes mains caressent ses fesses rondes et dures où les muscles
tressaillent. Le caleçon est à ses pieds, je l'attire vers le lit. Il finit d'ôter son maillot et me serre violemment contre lui. Ses yeux habitués à l'obscurité, il ne les ouvre pas. Il lèche mon
visage, cherche ma langue pour s'anéantir encore dans un baiser profond. J'ai réussi à m'extraire de mon bas de jogging et mon sexe bat contre le sien, contre son ventre. Nos langues emmêlées nos
caresses mutuelles fiévreuses nous amènent au plus près du plaisir. Je pensais qu'il voulait jouir ainsi, dans la chaleur de l'étreinte et les frottements de nos corps, mais il se retourne et je
sens ses fesses humides de sueur contre mon sexe. J'embrasse son dos, sa raie, et ma langue jusqu'à sa fleur se crée un chemin, la lape, la lèche, la pénètre, l'aspire, Il gémit tant que je n'en
peux plus. Latex, lub.
Un ralenti, il imaginait l'impatience, la hâte, la précipitation, l'avidité, je veux lui laisser lentement dissoudre sa
frayeur, sa douleur, peut-être.
C'est lui, qui d'instinct, bascule son bassin et accentuant sa lordose, me prend en lui, me guide, m'accompagne, attentif
à la lente ouverture de sa chaude et humide caverne. C'est son cou que je tiens entre mes dents, réflexe archaïque, du mâle dominateur. C'est lui qui fesses contre mon pubis, couilles contre
couilles, se relâche enfin et s'abandonne à mes mouvements avec des couinements de chiot. Ses halètements, son cri, il a joui. La contraction de son sphincter serrant plus fortement mon sexe me
fait venir presque avec lui.
Nos corps emmêlés sont toujours secoués de spasmes et je pense à tout ce que je n'ai pas encore découvert de
lui.....
Il s'assoit sur le bord du lit, ne parle pas, ne me regarde pas, rassemble, ses vêtements épars. Il tremble un peu. Lorsque, habillé, il se tourne vers moi pour dire au revoir, ses yeux fuient, son corps, il n'arrive pas à le redresser, la honte le submerge, l'écrase, l'anéantit. C'est en courant qu'il descend l'escalier. De la fenêtre je le vois jaillir de l'entrée et puis il est maintenant immobile au milieu du trottoir, perplexe, incrédule, peut-être. Puis il part lentement d'où nous vînmes. Avant le carrefour, il se retourne et esquisse vers moi un discret geste de la main accompagné d'un sourire.
Marc
Il s'assoit sur le bord du lit, ne parle pas, ne me regarde pas, rassemble, ses vêtements épars. Il tremble un peu. Lorsque, habillé, il se tourne vers moi pour dire au revoir, ses yeux fuient, son corps, il n'arrive pas à le redresser, la honte le submerge, l'écrase, l'anéantit. C'est en courant qu'il descend l'escalier. De la fenêtre je le vois jaillir de l'entrée et puis il est maintenant immobile au milieu du trottoir, perplexe, incrédule, peut-être. Puis il part lentement d'où nous vînmes. Avant le carrefour, il se retourne et esquisse vers moi un discret geste de la main accompagné d'un sourire.
Marc
Lun 11 mai 2015
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