Mardi 5 janvier 2 05 /01 /Jan 13:46

 

 

 

SDF, Terrassiers, Abdel précèdent ce récit

 

 

Après Abdel,

 

 

Je suis resté quelque temps avec Abdel, nous trouvions du boulot plutôt régulièrement dans l'agence d'intérim du premier chantier. Puis il décida de rejoindre des cousins à Marseille. Cela faisait plus d'un an que je travaillais et ma vie de SDF me semblait un mauvais souvenir, loin dans le passé. Abdel partant, il me fallait trouver un logement et je décidais de repartir en Bretagne ou mon errance avait commencé. Brest. La succursale de l'agence me trouva un job de cariste dans un entrepôt du port de commerce. L'ambiance était assez agréable mais très différente de la région parisienne, ici les emplois bas de gamme n'étaient pas l'apanage exclusif des maghrébins mais de jeunes pères de famille qui devaient tirer le diable par la queue pour ne pas sombrer tous les mois.

J'ai trouvé un petit studio meublé sous le toit d'une vieille maison, chez un particulier mais indépendant. Il était dans mes moyens, si je ne faisais pas trop de folies. C'était vers le Relecq et de ma fenêtre au sud ouest j'avais une vue sur la rade... un miracle !

Brest ? C'est mon enfance probablement qui m'y avait ramené. J'essayais de ne pas fréquenter les lieux de ma mère et mon beau-père, sinon de manière circonspecte. Surtout ne pas les voir et revivre le moment où ils m'ont jeté dehors en apprenant mon homosexualité.

Je me sentais bien chez moi. Chez moi !!!! C'était à peu près la première fois de ma vie. Il y eut un long moment où seul le boulot m'en éloignait... Le bonheur de vivre là, est une sensation à laquelle on s'habitue en prenant le temps, et je suis lent, en laissant le corps se dilater et occuper le moindre espace, le moindre interstice du lieu qui nous contient. Ce n'est qu'après, très progressivement qu'on s'ouvre sur l'extérieur.

Je repense souvent, les yeux mouillés, à ce moment où de désespoir, au fond, on n'a même plus envie de donner le coup de talon pour remonter. Cet homme m'a trouvé dans son entrée et recueilli avec tendresse. J'ai envie de lui montrer qu'il a été la main tendue qui m'a sorti de l'errance, qui m'a donné la force de changer. Je sais ou se trouve son immeuble, Je vais acheter une bouteille de champagne et j'irai vendredi soir après son boulot. Je suis de matinée, j'aurai le temps.

En fait je suis intimidé, là en bas de chez lui. Il est rentré il y a de la lumière dans son appartement. Je suis noué comme si j'allais passer un examen. J'ai sonné. Il est venu ouvrir. J'ai vu dans son regard qu'il m'avait reconnu

  • entre ! Tu n'as plus de chien ?

  • Non, j'ai changé de vie et je ne pouvais pas le garder.

J'ai l'air gauche et les mots ne viennent pas, je ne sais que lui tendre la bouteille de champ.

  • On n'avait pas beaucoup parlé non plus la dernière fois.

  • Je …. Je ….

Ses mains derrière ma tête, Il m'attire vers lui et m'embrasse comme s'il m'attendait. Un baiser porteur d'émotion, d'affection comme celui que, par timidité, nous avions pas échangé lors de mon départ.

  • rentre, j'ai envie de te serrer contre moi

Du coup c'est moi qui l'ai tiré vers la chambre tout en nous déshabillant.

Nous sommes tombés sur le grand lit à moitié dévêtus, mais à moitié c'était encore assez pour lécher nos peaux et les sentir chaudes et frémissantes sous nos doigts, sous notre langue. Puis son sexe à noyé ma bouche et le mien inondé son pubis brun.

Là nous avons fini de nous déshabiller et nous nous sommes serrés l'un contre l'autre.

Après t'avoir quitté, au bas de l'escalier, j'avais décidé que c'était fini de zoner. Je lui dit ça à voix basse, à l'oreille, et son étreinte se serre à m'étouffer. Je lui dis les chantiers, le travail dur et la gentillesse des collègues arabes, le besoin que j'avais de les sentir en moi, les foyers de travailleurs, ma vie avec Abdel et son goût pour l'harrissa, le besoin rassurant que j'avais de les sentir plus vieux que moi, même si souvent, leur situation était aussi précaire que la mienne.

Son désir comme le mien était revenu, sa langue sur ma langue, sa main lubrifiée explorait ma raie et mon trou la voulait en moi. Déjà avec ses deux doigts qui caressaient ma prostate je gémissais et me sentais m'ouvrir à lui. Allongé sur le dos je tenais mes chevilles, cul bien ouvert et je pouvais garder mon regard dans le sien qui ne se quittait pas. Je sentais sa mains ses doigts jouer dans mon anus et sa main pliée poussant à l'entrée. Mais il avait des mains épaisses de travailleur et ce n'était facile de glisser à l'intérieur. Parfois ma main, guidée par mes sensations aidait la sienne à s'orienter mais l'articulation du pouce n'est pas aisée à passer. Enfin, je tenais son poignet et poussais sa main, mon sphincter s'est un peu relâché, une légère douleur et est arrivé le moment merveilleux ou sa main a glissé en moi, je n'aurai jamais les mots justes pour décrire ce moment sublime de communion ou lui et moi ne faisons qu'un. Ce moment ou mes muscles sollicités l'instant d'avant se détendent tous et me laissent comme évanoui, poupée de son désarticulée, marionnette à l'extrémité de son bras. Ce moment où j'abdique de ma propre volonté pour la lui offrir, comme mon corps lui est offert. Lentement ses doigts me font prendre conscience de mes espaces intérieurs mais c'est mon anus serré sur son poignet qui me donne le plaisir le plus intense. Il se retire bientôt lentement, main pliée et c'est à ce moment là qu'une jouissance inconnue m'a submergée, une jouissance étrangère à ma queue, une jouissance qui a déclenché des ondes de spasmes tels que je n'en avais jamais connu, des ondes partant de mon anus et gagnant tout le corps jusqu'au frémissements du visage, des ondes qui se répétaient puis s'atténuèrent progressivement me laissant inerte, terrassé par le plaisir, sans que mon sexe flacide n'ai jamais été concerné.

Il devait sans doute, souriant, me regarder tressauter sur ses draps. Il a attendu que mes tremblement aient cessé pour entrer à nouveau sa main. Il n'a pas eu besoin de pousser, ce qui avait été un peu malaisé la première fois avait disparu, comme si mon anus vaincu avait renoncé à toute résistance. Il reprit ses caresses, et sans doute, trouvant un passage s'aventura un peu plus profond. Je le sentais à la tension de mon sphincter sur son avant-bras plus large que le poignet. Lui aussi avait été impressionné par mon orgasme anal et bientôt je sentis sa main se retirer. Il resta un moment immobile encore en moi puis sorti délicatement. Bien que plus modéré que la première fois l'orgasme à nouveau m'anéantissait. Avant la fin des spasmes il prit ma bouche et m'embrassa. Comment savait-il ? J'avais tant soif et il avait tant de salive. Il me cala dans sa concavité en me caressant. J'étais comme un enfant abandonné dans ses bras et je crois bien qu'épuisé, je m'endormis profondément. Je n'ai peut-être pas dormi longtemps, il faisait encore nuit noire. Lui n'avait pas du sommeiller. Il avait tranquillement calé son sexe bandé dans mon cul et attendait patiemment mon réveil, mes mouvements, la succion de mon anus sur son gland. Eveillé mais encore engourdi je le sentais rigide et plaquais mes fesses sur son pubis. Longtemps ce ne furent que légers mouvements réciproques et puis je sentis sa respiration s'accélérer. Il était près de jouir quand je le fis déculer et pris sa verge épaisse, son gland dilaté dans ma bouche pour encore me nourrir de son foutre abondant et épais. Il jouit à longues et généreuses giclées gluantes que ma langue étalait dans ma bouche pour en garder plus longtemps le goût.

Je repris ma position dans ses bras et nous nous endormîmes tous deux.

Au matin le soleil inondait la chambre. A Brest ça ne veut pas dire que toute la journée sera belle, le temps peut changer dix fois, mais les jours sans soleil du tout sont rares.... il faut les apprécier ces moments lumineux. Enfin, c'était une invitation à la promenade. Il habitait près de la Penfeld et nos corps rassasiés ne réclamaient rien de plus qu'une courte balade car déjà à l'ouest l'horizon noircissait.

Nos corps n'avaient aucun secret l'un pour l'autre et nous n'avions à priori, aucune raison de taire nos vies.

Perdants de la vie, séparations, exclusions, boulots de merde mais ils sentaient là, le vieux et le jeune que quelque chose était advenu même s'ils n'habitaient pas ensemble à lui, le vieux, la Penfeld, à lui, le jeune, le fond de la rade. La conjugalité ? Ils étaient d'accord, ils n'en voulaient pas, ils ne voulaient pas s'user l'un à l'autre. Il voulaient que de leurs rencontres sourde la joie et advienne que pourra...

 

Marc

Par marc
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