Dimanche 7 juin 7 07 /06 /Juin 07:10

 

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En arrivant à la maison d'arrêt, on passe au greffe. On refait, à nouveau, tout le bazar de l'identification judiciaire, interrogatoire pour les signes particuliers, prise d'empreinte de toute la main et tu récupères ton numéro d'écrou, c'est un matricule comme ton numéro de sécu.

Après c 'est la fouille, tu te déshabilles complètement, à poil devant le mec qui te détaille, te fait lui tourner le dos, te courber et tousser, au cas ou t'aurais un truc dans le fion. On examine tous tes vêtements. Tu abandonnes tes percings si tu en as, ils ont gardé ma boucle d'oreille. On ne te rend que le nécessaire; heureusement on m'avait prévenu, pantalon sans ceinture et tennis à scratch. Pour ne pas se pendre, pas de ceinture ni lacets.

Ensuite tu reçois ton paquetage, literie, PQ et affaires de toilettes, des étiquettes dont je n'ai pas compris l'utilité - mais, je n'ai pas osé redemander - et les couverts avec un couteau à bout rond.

Le paquetage dans un carton ça aurait été un peu plus pratique mais non il faut maintenir le tout en équilibre, sans rien laisser tomber, jusqu'à la cellule. T'as l'air con en arrivant les bras chargés. Tant de portes et des serrures et le bruit des clés.

Ma cellule au fond d'une coursive au deuxième étage est probablement banale, au fond une table au fond sous la fenêtre mais seulement deux chaises, à droite un lavabo, des étagères pour nos fringues, et un WC limité par un muret bas. La pudeur, tu oublies. De l'autre côté deux lits superposés, on aurait pu être quatre, mais mes deux co-detenus, sont, là assis, sur les lits du bas. Et la porte se referme...

  • bonjour, je dis.

C'est le plus grand qui me répond. Un mec barraqué, la cinquantaine, couvert de tatouages compliqués sur les bras, et quelques balafres sur le visage. Une tronche de légionnaire, qu'il a d'ailleurs été.

En tôle, tu n'es jamais anonyme, même avant d'arriver. Il m'a sorti mon curriculum vitae. Je n'avais rien à ajouter, pas même les galères et les aléas d'un procès tordu.

  • Je m'appelle Branco, je suis serbe. Vols à main armée. J'en ai pour huit ans, reste trois. Lui, c'est Youcef, je l'appelle Youf.

  • Salut Youcef

  • Salut répond-il à voix basse.

C'est un beau mec, belle gueule, la trentaine, noir de regard et de poils

  • Lui il a plongé pour le deal, il lui reste deux ans. Ses parents tunisiens, sans un rond, n'ont pas pu l'aider, tu ajoutes un avocat nul et un juge de mauvaise humeur. Pas eu de bol.

Et il ajoute avec un petit sourire :

  •  
    • il est à mon service, tout mon service...

 

La bouffe du soir arrive, mangeable. Pour la télé il faut partager le prix à trois, que tu aies envie de regarder ou pas.

Je grimpe faire mon lit au dessus de youcef, sans faire trop de bruit pour ne pas les gêner.

C'est bientôt l'extinction des feux et dodo. Je me déshabille sur ma couchette, et me glisse dans les draps, eux le font sans gêne debout devant leur lit. Ils me tournent le dos, nus. J'ai la queue qui durcit.

Branco se retourne pour aller pisser. Putain ! Il est équipé d'un manche de pioche qui pend jusqu'à mi-cuisse et ses tétons sont épais comme mon pouce. Il pisse d'un jet large, puissant, cascade résonnant sur l'eau et la faïence, dispersant l'odeur forte, excitante, des urines longtemps retenues. Sans cesser de les regarder, je me tourne sur le flanc pour dissimuler le chapiteau créé par ma queue résolument rigide sous les draps. Youcef me fait un petit signe avant de se pieuter, il est aussi beau face que pile. Branco s'essore en glissant ses doigts serrés, lentement, le long de l'urètre pour extraire jusqu'à la dernière goutte, étirant son sexe impressionnant qu'il secoue brièvement. Lui aussi, souriant, me fait un signe amical avant de se coucher.

 

La télé et la lumière s'éteignent enfin. J'ai pas du tout envie de dormir, mais je fais comme si. Probablement je perturbe leur routine. Bien que moins bruyante que la journée, la nuit en tôle, est loin d'être silencieuse. En tout cas, à l'intérieur de notre cellule c'est le silence. Si je bandais moins je pourrais peut-être m'endormir.... je vais attendre un peu et me branler, sinon, c'est la nuit blanche. J'attends d'entendre, en dessous, leur souffle apaisé de dormeurs, mais pas encore... et pour cause Branco se lève silencieusement et va se glisser le long de Youf. Un vague chuchotis. Je crois comprendre que youcef est un peu gêné et préfèrerais remettre à plus tard mais il se résigne sans trop se faire prier « oui, vas-y, mais très lentement ! ». Des lits métalliques superposés ne sont vraiment pas propices à des ébats discrets. Branco y va doucement car je n'entends que de très faibles gémissements de plaisir sauf quelques cris étouffés lorsque emporté par le feu de l'action son braquemart frappe un peu durement au plus profond de la chatte de Youf. Pas si facile dans un lit de 80, ventre contre dos, de baiser discrètement, surtout avec un pal de la taille de celui de Branco.

De les entendre juste sous moi, de sentir les vibrations des lits, de suivre, l'oreille tendue, la progression de leur plaisir, le rythme des pénétrations et des halètements tend ma queue à la limite de l'explosion et j'essaie de me branler en me calant sur leur rythme, légèrement pour ne pas jouir trop tôt. Il m'est quand même impossible de le faire avec une totale discrétion.

Au fond, qu'ils comprennent que je me branle excité par ce qu'ils me laisse imaginer, je ne suis pas contre. Certainement, pour Branco, baiser avec Youcef était une manière de me signifier, dès ma première nuit avec eux, l'imprégnation sexuelle du lieu, une manière de marquer un territoire.

L'armature des lits trahit la fréquence et l'amplitude de plus en plus grande des coups de queue de Branco, soulignés par les cris étouffés de Youf mordant son traversin. J'imagine son cul noir de poils dilaté à l'extrême, faisant apparaître son anus distendu comme un collier rose autour de l'énorme sexe qui le pilonne avec régularité. La sueur qui les inonde, et sans doute la salive du serbe s'écoulant au dos de Youcef provoque de profonds bruits de succion. J'essaie de ne plus me toucher, d'attendre, mais ma queue vibrante n'en peux plus, dans ma tête le désir de jouir occupe tout l'espace. Brutalement mon orgasme n'est plus contrôlable et dans un long gémissement sonore mon torse et mon visage sont balayés par des jets de foutre lourd et visqueux, sur mon front, sur mes joues, sur mon nez, dégoulinures que ma langue récupère, comme elle lèche mes doigts lui ramenant le sperme de mon torse... Ma jouissance a déclenché la leur, un cri de Branco qui s'étouffe sur l'épaule de Youf qui jouit dans un sanglot hoqueté.

 

Le lendemain matin, au petit déj ou ce qui en tient lieu, Branco me regarde l'air goguenard et me dit «Salope ! Tu t'es rincé l'oreille et t'as bien joui hier soir. Il faudra pas rester dans ton coin. ». Youf se marre carrément. Il débarrasse la table, fait la vaisselle passe un coup d'éponge, de balai et la serpillère par terre. La cellule, si exiguë, en paraît presque habitable.

 

A la promenade je demande à Youcef pourquoi il fait l'esclave. « Pas eu vraiment le choix. Branco, personne ne lui cherche des noises et le deal c'était ça ou pas de protection. Le cul c'est venu après, et t'as vu comme il est monté, je peux te dire que je flippais. Je suis entré ici, pur hétéro, je suis pas sûr de l'être encore. Il a pas l'air comme ça, mais il a su me le mettre doucement et progressivement. Maintenant ça va, et même ça me manquerait si on pieutait pas ensemble. »

 

Plus tard, dans la soirée, revenus en cellule Branco me dit :

  • à la télé pendant ton procès on a vu que tu parlais bien, que t'étais instruit et que tu t'y connais pour parler avec les juges et les avocats. Parler, moi, ça va, mais écrire, je savais en cyrillique mais pas en français, Youf est pas très bon non plus. Tu pourras nous aider pour les courriers ?

  • Bien sûr, je le ferai dès que vous aurez besoin.

La dessus il me serre la main, un étau sa main !

Par marc
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