Le lac est magnifique, il reflète le rose orangé du ciel juste après le couchant. Nous sommes installés depuis la fin de
la matinée le tanker (la tente kaki) est monté depuis longtemps et j'ai même pu y faire une petite sieste sur l'un des deux matelas mousse. Il a fait une chaleur à mourir, pas une amorce de
Tramontane, une eau plate comme de l'huile, pas la moindre ridée. J'ai passé pas mal de temps dans l'eau pour me rafraichir, heureusement ici le naturisme est toléré. On est bien installé au fond
d'une minuscule crique, sur le gravier rouge. Georges est un passionné, pour le détacher de ses cannes il faut vraiment qu'il surchauffe, et il à fait pas loin de 40°, même la nuit va être très
tiède.
Je pars à la recherche de bois sec, on se mettra dans la crique d'à côté pour griller les saucisses. C'est lui le pêcheur,
moi je cuisine et je fais la conversation.... quand il daigne répondre.
C'est une pêche assez étonnante, une multitude de matériel high-tech: détecteurs variés de touches, lumineux ou sonores,
bateau télécommandé pour larguer l'amorce. Bientôt sûrement des dronnes ?. Moi ce que j'aime c'est surtout être avec Georges.
C'est un drôle de mec, un méridional long et vouté, noir de peau en cette fin d'été et noir du regard, malicieux et rieur,
il est au chômage depuis qu'il à été viré d'un sous-traitant aéronautique de Montpellier.
Pôle emploi lui fout la paix, à plus de 50ans trouver un job au centre de l'Hérault c'est pas facile, alors il fait des
petits jobs dans l'agriculture. Il y a récupéré une belle musculature longue, toute en finesse.
Il aime bien les pêches de nuits, les baigneurs sont partis, les familles aussi. Pas un bruit, un minuscule clapotis et
les cris des oiseaux d'eau mais qui ne vont pas tarder aussi à se taire. On a mis quelques Corbières à rafraichir et on casse la croute, saucisses grillées et pain de seigle du village. Pour se
laver après le repas on se précipite à poil dans l'eau. Les lignes sont loin, ça ne va pas effrayer les carpes. On ressort un peu en danseuses car les cailloux sont un peu aigus et les moules d'eau
douce coupantes.
J'aime la démarche de Georges, toujours un peu courbée vers l'avant comme s'il avait peur de raccrocher une branche ou une
poutre avec le front. Ses muscles sont fins, discrets, élégants, ses cuisses longues où les faisceaux musculaires sont parfaitement dessinés. Malgré son aspect fin il est puissant et lorsqu'il
m'empoigne je n'ai aucune chance de me sauver, même au cas ou je l'aurais souhaité. Les fesses, qui chez les grands sont plutôt assez plates sont chez lui bien bombées, le travail horticole à du
bon. Mes parents, ses voisins au village, depuis longtemps m'autorisent à l'accompagner. Depuis longtemps déjà j'ai envie de me blottir dans ses bras mais depuis longtemps déjà il me tient à
distance, à ma grande frustration. Il ne faut pas croire que le désir attend 18 ans pour naitre. Je crois que son sens moral lui interdisait de le voir. Maintenant j'ai 25ans,il sait mon affection,
je sais la sienne. Il s'autorise parfois à me prendre par l'épaule, me serrer contre lui quand nous nous retrouvons après une absence, parfois même, il me fait un baiser dans ma crinière qu'il
vient d'ébouriffer.
Lorsqu'il sort du lac, qui l'a un peu rafraichi, j'aime voir sont sexe épais et long avec sa longue peau de prépuce faire
gargouille pour l'eau qui s'écoule de son torse.
Les cannes sont tenues par les rod-pod, béquilles améliorées, toutes les lignes sont à l'eau, les détecteurs branchés, il
ne reste qu'à attendre en bavardant à voix basse, peu d'espoir de poisson pour cette nuit, tant il fait chaud.
Georges et moi ne sommes pas de la même génération, presque trente ans nous séparent. Trente ans peut être de frustration
chez lui, que j'ai toujours connu seul. Pour moi quatre ou cinq ans de découverte de mon corps avec de multiples partenaires pendant mes études à Montpellier. J'espère que je l'attire un peu mais
peut être, je me trompe, il m'aime, oui mais comme un père qu'il pourrait être, un oncle bienveillant qui m'a ouvert à la nature, un mentor, qui m'a tant appris, et sans le vouloir appris à
l'aimer. Si je n'entreprends rien, ce n'est pas lui qui fera le premier geste. Pourra-t-il aller au delà de la tendresse qu'il à pour moi, pour m'étreindre avec un vrai désir, incluant mon corps ?
Imagine-t-il seulement que je le désire ? Mon regard sur lui, mes frôlement timides , et aussi parfois une caresse. S'en est-il aperçu ?
Il est déjà bien tard, la lune à parcouru la moitié du ciel. A quoi rêve-t-il ?
Nous sommes allongés côte à côte, dans le silence de la nuit. Je suis incapable d'un geste.
Je me lève, vais pisser, mon jet cascade inattendue dans l'eau calme, trouble un peu la quiétude de la nuit.
-
Je vais me coucher dis-je en revenant passer la main dans ses cheveux
-
je reste encore un peu, à tout de suite.
Je rapproche les deux matelas l'un de l'autre, je verrai bien s'il les éloigne. Il fait une chaleur étouffante, et je
m'allonge nu dans l'obscurité.
Je reste avec ma boule de désir et d'anxiété dans la poitrine. Saura-t-il me voir comme l'adulte qui le désire et oublier
le minot qu'il emmenait aux champignons.
Une demi-heure plus tard, ayant pissé lui aussi, il revient vers la tente.
Il a un moment de flottement, d'interrogation,peut-être, devant les matelas rassemblés, mais il les laisse ainsi et se
couche comme moi, à mon côté. Je suis paralysé, le temps passe et je n'ose rien.
Il est sur le dos, il ne dors pas. Je le sens bien à ses muscles qui ne se sont pas relâchés. Mon sexe est bandé à en être
douloureux. Tant pis, je pivote sur le flanc. Comme si j'étais endormi, mon bras s'est posé sur son torse et barre sa poitrine. Il est immobile comme figé, pas un geste, seule, je sens sa
respiration un peu accélérée, comme je sens son coeur sous mon coude. Longues minutes, et ses doigts, enfin saisissent les miens, caressent ma main, la porte vers ses lèvres, l'embrasse et un à un
lèche chacun de mes doigts. Il se retourne vers moi et me tire vers lui, m'embrasse à pleine bouche, parcourt mon visage de ses lèvres, fouille de sa langue mon oreille, mon cou. Je le serre contre
moi et suis aussi dans l'étau de ses bras, sexes collés ensemble entre nos deux ventres. Longtemps nous sommes restés ainsi mêlant nos respirations accordées et nos soupirs du bonheur de nous être
trouvés.
Je desserre son étreinte pour glisser ma bouche à son sexe. le prépuce à disparu étiré par l'allongement de son pénis, qui
bat une mesure désordonnée. Son gland est juste adapté à ma bouche et ma langue autour danse, et aussi dans le sillon inférieur, et pointe aussi dans son méat. Ma bouche descend à m'étouffer, le
long de la hampe épaisse de son sexe, le gland enfoui au plus profond de ma gorge au dessus de la glotte. Je le fait coulisser mais je n'ai pas trop le temps car il explose en moi. GEORGES,
GEORGES, enfin... En deux coups de poignet je jouis aussi. Et de nouveau l'étau de ses bras qui me serre contre lui.
Tant pis pour la carpe.
MARC